L'abbaye de Gorze possédait en Champagne, au moyen age , des biens situés respectivement dans le Vongeois, l'Asternois et le Perthois.

Vanault, une des plus anciennes possession fut détaché de l'église de Metz par Chorendang pour en doter la nouvelle abbaye de Gorze.

Le curtis de Vanault était un centre d'exploitation pour l'ensemble des possessions de Gorze dans l'Asternois.

Première usurpation

Le comte BOSON usurpa à l'abbaye de Gorze, en 930, le territoire de Vanault sur le motif que son Grand-père BIVIN fut abbé de Gorze (855-859) et que donc ses descendants avaient le droit de revendiquer les domaines dont leur ancetre avaient joui.

Cette conception dérivait du pouvoir du roi à disposer des biens d'église, selon ses besoins, et en particulier pour rémunérer le service de ses fidèles. Le clergé n'avait jamais entériné ce point de vue. A leurs yeux, le patrimoine écclésiastique est inaliénable et les puissances laiques ne peuvent prétendre qu'a un rôle de protection ou d'avouerie.

Avec la réforme monastique lancée par Jean de Gorze, l'inaliénabilité des biens de l'Eglise est à nouveau proclamée.

Entre 931 et 935, Jean de Gorze fut envoyé à Vitry auprès du comte BOSON pour réclamer la restitution de Vanault. Il se heurta au refus de celui-ci qui déclara ne craindre aucune menace.

Après ceci, le comte BOSON tomba malade et ne guérit pas malgré un transfert vers la ville de Langres pour y être soigné.

Il se résolut donc à rappeller Jean et confessant devant lui qu'il avait pillé les biens de Gorze, il promit d'en devenir le fidèle avoué. Cette promesse, suivie de la restitution de Vanault lui apporta la guérison.

Deuxième usurpation

Sur le territoire de Vanault, au confluent de deux ruisseaux, les moines de l'abbaye de Gorze avaient construit une chaussée pour transformer un bas fonds marécageux en étang. Averti des avantages d'un tel site, Hugues de Montfélix y fit édifier vers 1120, en usurpant les terres du monastere, un dispositif fortifié comprenant un chateau, un enclos et une basse-cour.

L'abbé Téoduin protesta vivement. Et le légat apostolique Mathieu d'Albano fit citer Hughes devant le pape Innocent II à Reims en 1131.

Le jugement fut renvoyé par trois fois. Et à Nevers, le 10 janvier 1132, le pape restitua à Gorze la terre sur laquelle était bati le chateau, la chaussée et l'étang.

Hughes résista encore et il obtint quelques années plus tard la reconnaissance de son usurpation.

En 1134, l'abbé Téoduin l'autorisa à pécher dans l'étang.

En 1138, l'abbé Widrie lui concède la terre contre un cens annuel de cinq sous.

Hughes de Montfélix devint l'avoué de Gorze. Ces descendants le seront également.Au XIII, cette avourie disparaitra